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| La dissertation (5) | |
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EchO الإدارة العامة
عدد الرسائل : 373 العمر : 36 Localisation : maroc تاريخ التسجيل : 15/05/2006
| موضوع: La dissertation (5) الجمعة 19 مايو - 13:22 | |
| EXEMPLES
L’amour, c’est être toujours inquiet de l’autre (Marcel Achard).
J’ai pu constater que mes parents, même après vingt-quatre ans de mariage, sont toujours inquiets l’un de l’autre. Cela semble donc confirmer la réflexion de Marcel Achard qui fait dire à « Jean de la lune » : « L’amour c’est être toujours inquiet de l’autre ». Pour quelles raisons peut-on dire qu’aimer, c’est être toujours inquiet de l’autre ? Et par contre, faut-il vraiment être toujours inquiet quand on aime?
Aimer c’est… Mais au fait, qu’est-ce qu’aimer ? Aimer, c’est fondamentalement vivre en relation avec autrui, partager les faits de la vie quotidienne ; aimer, c’est vivre ensemble. Toute relation d’amour est un engagement à donner la primauté à l’être aimé ; c’est accepter d’être troublé dans sa quiétude. Mais avant tout, il me paraît nécessaire de déterminer les différentes acceptations de l’expression « être inquiet » avant de poursuivre toute autre réflexion. En effet, être inquiet (in-quiet), être troublé dans sa quiétude, ne jamais avoir le cœur ou l’âme en repos, peut être perçu de deux manières différentes. Pour la plupart des gens, être inquiet, c’est être angoissé à l’idée que quelque chose de fâcheux puisse arriver à l’autre. Cette expression prend ici une connotation plutôt négative et l’on peut se demander si cette peur ne risque pas de figer l’amour. En effet, la peur paralyse l’élan et l’amour s’en trouve ainsi freiné. Alors que l’amour, c’est la vie et vivre, c’est aller toujours de l’avant. Je crois qu’il conviendrait de donner plus d’importance au mot « être », signe de vie qu’au mot « inquiet » sous-entendant le pessimisme. D’autre part, on peut envisager un sens plus positif, plus constructif à l’inquiétude en l’envisageant comme un souci de l’autre, de son bonheur et de son bien-être. Il est vrai que « l’amour est inquiet par essence » comme l’écrit Francharme. Je suis en effet convaincu qu’on n’est jamais en repos si l’on souhaite contribuer au bonheur de ceux qui font l’objet de toute notre attention, être attentif à leurs souhaits et être toujours disponible, c’est-à-dire à tout moment et sans condition. « Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, à trois heures, je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m’agiterai et je m’inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur », dit le Petit Prince de St Exupéry. N’est-ce pas là un superbe résumé de la pensée qui nous occupe ici ? L’inquiétude peut même faire prendre conscience de l’existence de cet amour voire même parfois le faire naître. Ainsi, lors de l’accident de l’avion dans lequel un être cher se trouve, l’inquiétude puis la joie de le retrouver nous fait réaliser que ce sentiment, jusque là non déclaré, est peut-être de l’amour . Mais il convient de ne pas se limiter à l’amour conjugal, car il me semble que tout amour est inquiet. Cette opinion est partagée par Gilles Archambault : « Quand on choisit d’aimer quelqu’un, on accepte d’être inquiet. » Ainsi les parents s’inquiètent pour leurs enfants et ce d’autant plus que l’avenir de ceux-ci reste à bâtir. Si le devenir de nos enfants nous trouble, c’est par le mystère qui l’entoure et l’inconnu qu’il cache.
Par contre, il est permis de dire qu’aimer, ce n’est pas toujours être inquiet de l’autre. Je serais donc tenté de nuancer la réflexion de Marcel Achard, car une inquiétude trop excessive et permanente risque d’être perçue par l’autre comme une entrave à sa liberté. Dans l’amour, la liberté, qui ne doit pas être confondue avec la licence, permet à chacun de s’épanouir. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut verser dans la négligence de l’autre. Ainsi, aimer son enfant, c’est à la fois rester des guides conscients de ses responsabilités et admettre qu’il prenne de plus en plus ses distances par rapport au nid familial. Toujours, il restera leur enfant et les parents se feront toujours du souci pour lui. Néanmoins il serait judicieux de trouver un équilibre entre l’angoisse que l’on peut éprouver envers le devenir du partenaire et la confiance dans le cheminement qu’il poursuit. Ajoutons que la notion d’inquiétude fait référence à une réflexion d’ordre intellectuel : celui qui s’inquiète réfléchit très souvent, car il se demande s’il a bien agi ou pensé dans tel ou tel cas. Or, il faut se rappeler qu’aimer est un sentiment, un engagement dans la fidélité et non une notion intellectuelle comme semble le suggérer l’auteur à travers l’idée d’inquiétude ; on aime avec son cœur et d’une manière spontanée sans pour autant toujours s’inquiéter de l’autre. Un amour qui nous force à accepter l’autre (à la fois proche et différent de nous) tel qu’il est, avec ses qualités et ses faiblesses. De plus Marcel Achard en utilisant l’averbe « toujours » généralise quelque peu une situation. Il oublie que l’amour c’est aussi prendre soin de soi-même et être à l’écoute de ce qui vit au fond de nous-même. L’ attention à l’autre est d’ailleurs liée à une reconnaissance et une acceptation de nous-même avec nos qualités et nos propres imperfections. D’ailleurs, à titre personnel, nous pensons qu’on ne peut être disponible de cœur, de corps ou d’esprit si on n’est pas attentif à notre propre personne. On peut s’effacer pour le bien-être de l’autre sans pour autant s’oublier. S’accepter, c’est aussi s’aimer malgré nos limites. En effet, peut-on aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même ? « Pour savoir aimer les autres, il faut d’abord savoir ce que signifie s’aimer soi-même », précise le Dalaï-Lama. Nous dirons donc qu’un manque d’estime de soi est tout à fait négatif et que l’amour ne va pas jusqu’à la négation de soi. Pour terminer nous pourrions ajouter qu’une inquiétude excessive et entretenue fait naître l’angoisse et, dans certains cas, la jalousie qui étouffe et tue l’amour. Prenons l’exemple d’une épouse souffrant d’une trop grande angoisse liée aux risques du métier de son mari : elle frémit à chaque coup de téléphone et il peut même arriver qu’elle ne supporte plus cette angoisse permanente et divorce.
Ainsi, vous aurez compris que notre point de vue est nuancé par rapport à la phrase de l’auteur. En effet, nous avons relevé des situations de la vie dans lesquelles il n’y a pas d’amour sans inquiétude. D’autre part, il nous semble que pour l’harmonie de toute relation où l’amour est présent, l’inquiétude ne doit pas être la principale préoccupation, car tout homme est créé pour aimer autrui sans pour autant toujours être tracassé. En fin de compte, si nous vivons un amour en suivant le conseil de Marcel Achard, nous aurions intérêt à nous inquiéter en priorité de l’avenir de notre amour. | |
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| موضوع: رد: La dissertation (5) الجمعة 19 مايو - 13:23 | |
| La seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi la seule façon de devenir un homme (Sartre).
L’apprentissage est depuis toujours au centre de nombreuses polémiques. Il existe en effet de nombreuses opinions, parfois divergentes, quant à la manière optimale d’apprendre. Dans cette optique, certains penseurs tels que Jean-Paul Sartre estiment que la seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi, pour lui, la seule façon de devenir un homme. Dès lors, le fait de contester nous permet-il réellement d’apprendre? La contestation est-elle le seul chemin menant à la connaissance et à la sagesse ? L’affirmation de soi en tant qu’homme passe-t-elle nécessairement par la contestation ?
Dans un premier temps, nous pouvons affirmer que, pour pouvoir contester, il faut d’abord acquérir une certaine érudition. Il ne sert à rien de se présenter comme contestataire d’une thèse si l’on n’a pas étudié le sujet en question au préalable. En effet, cette contestation serait hasardeuse et n’aurait donc aucun poids. Elle ne nous permettrait donc pas d’avancer dans la connaissance. D’autre part, si la contestation est le seul moyen d’apprendre, alors il nous faut sans cesse contester, et cette attitude relève de l’infantilisme. C’est un comportement excessif et adolescent qui ne nous permet certainement pas de devenir des hommes. En effet, si l’on discute sans cesse ce que l’on veut nous apprendre, on n’avance pas. Le refus systématique de toutes les thèses existantes entraîne un profond état de stagnation. Il faut pouvoir accepter la raison des autres, accepter que certains soient plus érudits que nous dans certains domaines. Accepter cela nous rend aptes à apprendre. La contestation, quant à elle, est un refus d’apprendre. Aussi, même si nous acceptons que la contestation permette une certaine forme d’apprentissage, il nous faut préciser qu’il en existe bien d’autres. Que ce soit dans l’apprentissage de matières scientifiques, littéraires ou encore du comportement humain ou de la communication, l’expérimentation personnelle et la lecture d’ouvrages traitant de ces sujets sont certainement des moyens d’apprentissage aussi performants que la contestation. De la même façon, le fait de devenir un homme ne passe pas forcément par la contestation. On peut apprendre à devenir un homme en vivant des expériences difficiles, en aimant les siens. Chacun des avatars auquel la vie nous soumet nous rend plus forts, voire plus sages. Comme l’a dit Kipling : «Si tu es capable de tout perdre et de recommencer le lendemain sans rien dire à personne, alors tu seras un homme mon fils». Devenir un homme, apprendre, ce n’est pas forcément développer son intellect. Le courage et l’enthousiasme sont aussi des valeurs très importantes que l’on découvre en se battant, en souffrant et en aimant. Et cela la contestation ne peut pas nous l’apporter. De plus, refuser de reconnaître comme valable la pensée des autres, autrement dit contester, n’apporte pas nécessairement l’affirmation de soi en tant qu’homme. Car, devenir un homme, ce n’est pas acquérir les caractéristiques propres à tous les autres hommes, c’est-à-dire la virilité et la force. Devenir un homme, c’est accéder à la sagesse. Et comme le disait Socrate : «le plus sage est celui qui a conscience de sa propre ignorance». Le fait de devenir un homme ne passe donc pas forcément par la contestation, mais passe par la reconnaissance de son propre manque de sagesse. Et reconnaître que nous sommes ignorants, c’est aussi accepter la sagesse des autres, et donc accepter qu’ils nous apprennent, sans tout le temps contester leurs positions.
D’un autre côté, nous devons accepter que contester, c’est oser s’affirmer. Contester, c’est prendre position face au monde et donc se définir en tant qu’homme. Le fait de devenir un homme passe donc par la con-testation. En effet, même si celle-ci est mal fondée et que nous devons nous rétracter, elle nous permet d’exercer une forme d’affirmation de soi, de nous situer par rapport au monde des idées. Contester, c’est oser être soi-même, oser être différent des autres. ? ce sujet la personne qui apprend et devient un homme, au sens général du terme, est comparable à un fils devant quitter la maison paternelle. Il doit bien sûr obéir pendant un temps aux ordres et principes de son père, mais s’il veut être un homme et devenir capable de fonder une famille, lui aussi, il doit parfois s’opposer à son père. L’opposition est en effet parfois nécessaire à la séparation. Peut-être que lorsqu’il aura atteint la sagesse, il reviendra aux idées de son père. Mais s’il veut apprendre et devenir un homme, il doit dans certains cas contester ces idées : les accepter serait en quelque sorte s’endormir pour ne plus être que l’ombre de son père. De la même façon, si l’on veut réellement apprendre à s’affirmer en tant qu’homme, il faut souvent contester ce que l’on nous apprend, avoir un esprit critique. Cette contestation est extrêmement importante, surtout à notre époque, car si nous ne critiquons pas certaines informations que nous recevons, nous risquons d’être soumis à une idéologie aliénante. Ainsi les médias, par exemple, risquent de nous faire accepter comme naturel ce qui ne l’est pas. Ils possèdent en effet cette force inacceptable de nous faire accepter une thèse que nous ne partageons pourtant pas. Il faut donc contester pour ne pas se laisser piéger. De surcroît, si nous regardons en arrière, nous constaterons que, si l’histoire des hommes n’avait pas été jalonnée de contestataires, la pensée humaine et la société n’auraient dans certains domaines jamais progressé. Où en serait la science si Galilée n’avait pas contesté les affirmations de Ptolémée en disant que la terre tournait sur elle-même. Où en serait l’humanité si des hommes tels que Voltaire n’avaient pas lutté contre l’intolérance ? Certains d’entre eux se sont trompés, mais ils ont montré par leurs erreurs la vraie voie à suivre. La contestation est donc, comme nous le montre l’histoire, parfois indispensable à l’apprentissage.
Finalement, si nous considérons la phrase de Sartre selon sa philosophie de l’existentialisme, la contestation ne doit pas être vue sous un angle négatif. Elle permet à l’homme de se construire, de continuer à progresser, de se redéfinir sans cesse. Peut-être que lorsqu’il contestera une idée et ensuite y adhérera, sa contestation sera alors perçue comme infantile et non fondée. Mais cela n’a pas d’importance, car il aura construit lui-même sa propre opinion, sa propre définition de lui-même. Il se sera affirmé en tant qu’homme. La contestation ne permet cependant pas tout. Elle ne permet pas de devenir respectable, aimable, réfléchi... L’apprentissage de la vertu connaît d’autres chemins tels que la foi et l’amour. Mais contester pour apprendre est une démarche très positive, car l’apprentissage ne consiste pas à emmagasiner la connaissance mais à la faire sienne, à l’intérioriser.
Ainsi, nous sommes donc partiellement en accord avec l’assertion du philosophe Jean-Paul Sartre. En effet, nous avons déterminé que si la contestation n’est pas le seul moyen d’apprentissage et ne permet pas d’accéder à toutes les formes de connaissance, elle permet dans certains cas d’apprendre et de devenir un homme. Et, en fin de compte, si Sartre a écrit cette phrase où il affirme que la contestation est le seul moyen d’apprendre et de devenir un homme, il doit accepter que, pour apprendre, nous devions contester son propos. | |
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